Gouvernement de Shenzhen en ligne
La volonté de modernisation de la Chine stimule les chaînes d'approvisionnement mondiales
Source : French.china.org.cn
Date de publication : 2023-09-14 16:09

Les efforts de la Chine pour construire un système industriel moderne aideront le monde à mieux faire face aux potentielles futures perturbations des chaînes d'approvisionnement et garantiront le bon fonctionnement de l'économie mondiale face à un contexte de défis et d'incertitudes, ont affirmé des économistes et des dirigeants d'entreprises.

Notant que le découplage industriel représente un risque énorme pour la reprise économique mondiale, ils ont souligné que la Chine représentait un grand attrait pour les multinationales, car le pays dispose d'un système complet de soutien à la chaîne d'approvisionnement, d'un système logistique solide, d'un grand marché ainsi que de politiques gouvernementales favorables qui stimulent l'innovation.

Le terme « système industriel moderne » est devenu une expression clé en Chine, les hauts dirigeants le désignant comme une priorité pour le développement économique du pays et une clé pour soutenir la modernisation.

Le président chinois Xi Jinping a souligné qu’un système industriel moderne constituait le fondement matériel et technologique d’un pays moderne. Il a également déclaré que le développement économique devrait être axé sur l'économie réelle afin de fournir un soutien matériel solide à la Chine pour qu’elle puisse atteindre son objectif du deuxième centenaire, qui est de faire de la Chine un pays socialiste moderne qui soit prospère, fort, démocratique, culturellement avancé, harmonieux et beau d’ici le 100e anniversaire de la République populaire de Chine en 2049.

M. Xi, qui est également secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) et directeur de la Commission centrale des affaires financières et économiques, a tenu ces propos en mai alors qu'il présidait la première réunion de cette commission qui relève du 20e Comité central du PCC.

Le Bureau politique du Comité central du PCC a également déclaré lors d'une réunion fin juillet qu'il était impératif de faire progresser davantage la modernisation du système industriel, de cultiver et de renforcer les industries stratégiques émergentes et de développer davantage d'industries piliers.

Hans-Paul Burkner, président mondial émérite du cabinet de conseil Boston Consulting Group, a avancé que les efforts de la Chine pour faire progresser la modernisation industrielle aideraient le pays à gravir les échelons de la chaîne de valeur, rendant son économie « plus innovante, à forte intensité de talents, plus axée sur la consommation et plus verte ».

Une telle transformation aidera la Chine à maintenir une position importante dans les chaînes d'approvisionnement mondiales face à divers vents contraires, tels que les tensions géopolitiques et les discussions sur la relocalisation de la production vers les pays développés, a noté M. Burkner.

Craig Allen, président du Conseil des affaires américano-chinois (US-China Business Council), a déclaré que la Chine « est un endroit attrayant pour l'intégration de la chaîne d'approvisionnement », alors que la taille du pays motive les entreprises basées aux États-Unis et que son écosystème est considérablement renforcé par les investissements dans les infrastructures et les talents.

Isabel Ge Mahe, vice-présidente et directrice générale d'Apple pour la région de la Grande Chine, a souligné qu’« au cours des 30 dernières années, les fournisseurs chinois ont connu une croissance très rapide et sont devenus un élément indispensable et particulièrement important de notre chaîne d'approvisionnement ».

« Apple est très heureux et est disposé à promouvoir la transition de la Chine vers une fabrication intelligente », a-t-elle affirmé, et ce malgré les informations parues dans des médias étrangers selon lesquelles la société envisagerait de déplacer une partie de sa production d'iPhone en Inde.

L'année dernière, Apple a lancé le Fonds de développement des employés des fournisseurs, d’une valeur de 50 millions de dollars, visant à offrir aux employés de ses fournisseurs une formation en automatisation et en techniques de fabrication avancées, notamment en programmation et en robotique.

« Dans le secteur des semi-conducteurs, où le gouvernement américain a tenté de promouvoir le découplage, les fabricants de puces américains restent attachés au marché chinois », selon des experts chinois.

Patrick Gelsinger, PDG d'Intel Corp, s'est rendu en Chine à trois reprises cette année. Il a souligné que « la Chine joue un rôle extrêmement important dans la stratégie commerciale d'Intel. La société a établi une relation à long terme avec des partenaires et des clients chinois qui s'étend sur près de 40 ans ».

Fin juillet, Intel et le gouvernement du district de Nanshan, à Shenzhen, dans la province du Guangdong (sud), ont lancé le centre d'innovation Intel Greater Bay Area, qui se concentre sur des technologies telles que l'intelligence artificielle (IA) et les applications de puces.

Selon le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information, derrière l'enthousiasme des entreprises étrangères se cache le fait que la Chine possède le système industriel le plus complet au monde. La Chine s'est classée comme le plus grand pays manufacturier du monde pour la 13e année consécutive en 2022, alors que sa production manufacturière représentait près de 30% du total mondial.

Plus de 570 entreprises industrielles chinoises figurent parmi les 2500 premières entreprises mondiales en termes d'investissements en recherche et développement (R&D), renforçant ainsi leur capacité à soutenir les chaînes d'approvisionnement, a indiqué le ministère.

« Parallèlement, à mesure que la Chine progresse dans la chaîne de valeur, le pays devient davantage un exportateur qu'un importateur de biens intermédiaires utilisés par les fabricants étrangers, contribuant ainsi à renforcer la connectivité et donc la compétitivité des chaînes d'approvisionnement mondiales », selon un rapport publié plus tôt cette année par le groupe de services bancaires et financiers HSBC.

En Asie, les importations de biens intermédiaires en provenance de la partie continentale de la Chine représentent désormais en moyenne près de 20% de toutes les importations de composants, selon le rapport. En outre, les exportateurs de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) s’appuient de plus en plus sur des composants provenant de la partie continentale de la Chine plutôt que sur d’autres sources.

Cependant, la Chine est toujours confrontée à des goulots d'étranglement dans des technologies cruciales telles que les semi-conducteurs, et davantage d'efforts sont nécessaires pour évoluer vers une fabrication plus verte, plus intelligente et plus haut de gamme, ont noté des experts.

Jeffrey Sachs, économiste renommé et directeur du Centre pour le développement durable de l'Université de Columbia, a déclaré : « La force de la Chine à l'heure actuelle réside dans le fait qu'elle est à la pointe de bon nombre des innovations technologiques les plus importantes pour l'avenir, ce qui sera très bon pour l'industrie manufacturière chinoise dans le futur ».

Les preuves sont déjà claires. La Chine domine la liste du Global Lighthouse Network, un projet lancé en 2018 par le Forum économique mondial en collaboration avec le cabinet de conseil McKinsey & Co pour suivre les usines de fabrication avancées, connues sous le nom d'« usines phares » (lighthouse), qui appliquent des technologies numériques de pointe.

À ce jour, la Chine abrite 50 usines phares, soit le nombre le plus élevé de tous les pays et représentant plus d'un tiers du total mondial.

Huang Qunhui, directeur de l'Institut d'économie de l'Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré que l'industrie manufacturière était le domaine où l'activité d'innovation était la plus importante, ajoutant que davantage d'efforts étaient nécessaires pour perfectionner les prouesses industrielles de la Chine dans les matériaux de base, les processus de fabrication et les logiciels, entre autres.

Selon Denis Depoux, directeur général mondial du cabinet de conseil Roland Berger, « la qualité et la profondeur des clusters industriels chinois, la flexibilité et la capacité de mettre rapidement un grand nombre de personnes au travail et de lancer un nouveau produit dans le domaine de l'électronique grand public, sont toutes impressionnantes et ne peuvent pas être remplacées facilement ».

Andreas Mueller, PDG de Georg Fischer, une entreprise industrielle suisse, a noté que même si beaucoup discutent de la diversification des chaînes d'approvisionnement, il est nécessaire de voir ce qu’il en sera au niveau des actions.

Fin avril, Georg Fischer a organisé les cérémonies d'ouverture de ses deux usines à Yangzhou, dans la province du Jiangsu (est), et à Shenyang, dans la province du Liaoning (nord-est).

Cette décision démontre l'engagement de Georg Fischer envers la Chine. « Nous nous sentons très à l'aise en Chine », a assuré M. Mueller.


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